inconscient

“Ce qui, de mon esprit, échappe à ma conscience, même quand le sujet cherche à le percevoir, et à y appliquer son attention. La partie inconsciente du psychisme.

Pour comprendre cette notion, vous devez avoir lu l’article sur la conscience. Petit rappel, donc: la conscience est la perception que nous avons de la réalité et notamment de nous-mêmes. C’est ce qu’on appelle « faire l’expérience de la réalité ». Être conscient c’est voir, entendre, mais aussi se rappeler, anticiper, imaginer… cette expérience de la conscience peut donc prendre une multitude de formes différentes,  et pourtant, chez l’être humain à chaque fois, la même idée revient : ma conscience n’est pas seulement expérience, mais réflexion. Dans chacun de mes états de conscience je me sens libre, maître de moi-même, responsable de ce que je suis. Bien sur ce n’est pas le cas si je suis enfermé dans une prison. Mais même dans ce cas, si je ne me sens pas libre, c’est d’abord à cause des barreaux, des murs, des gardiens, c’est parce qu’une force extérieure s’oppose à la mienne et m’empêche de faire ce que je veux. Disons donc que tout être humain capable de dire «je », s ‘il n’est pas placé sous une contrainte extérieure, fera l’expérience essentielle de toute conscience humaine :
– La connaissance de soi : je suis ce que je veux être.
– La maîtrise de soi : Je suis maître de moi-même.
– La liberté : je suis libre.

Et l’inconscient dans tout ça ???

Et bien la notion d’inconscient a été inventée et utilisée par les psychologues pour remettre en cause cette idée que l’être humain peut se connaître, peut se maîtriser, et qu’il est libre. Freud résume cette remise en cause en une phrase : « le moi n’est pas le maître dans sa propre maison ». L’idée est assez simple : on se trompe lorsqu’on croit que la conscience et l’esprit c’est la même chose. L’esprit humain serait en fait plus vaste que la conscience, qui n’en est qu’une partie. Autrement dit, il y a toute une partie de mon esprit… dont je n’ai pas conscience. Je pense ? Et bien en fait, au dessous de cette pensée consciente, ça pense en moi. Il y a en moi des pensées, des désirs, dont je n’ai pas conscience, et qui font pourtant partie de moi. Pour symboliser cette idée on compare souvent la psychologie à un iceberg.

 

Cela voudrait-il dire que tous les être humains sont des fous qui s’ignorent ? Pas tout à fait. Chez les êtres humains dits « normaux » l’inconscient n’envahit pas la conscience. Il reste caché, dissimulé, et ne se manifeste que dans nos rêves, nos lapsus, nos actes manqués. Mais il arrive que cet équilibre soit rompu, et que l’inconscient envahisse peu à peu la vie de l’individu. C’est ce qui se passe dans certaines névroses, où l’individu développe effectivement des comportements qui lui échappent, qu’il ne maîtrise plus (T.O.C., troubles obsessionnels compulsifs)

 

Mais comment apparaît en nous cette dissociation de l’esprit entre conscience et inconscient ? Elle se développe pendant l’enfance, grâce aux deux mécanismes du refoulement et de la sublimation. La conscience apparaît avec l’intériorisation des interdits moraux (voyez vos cours, et les concepts de ça, surmoi). Notre inconscient renferme ainsi toutes nos pensées, tous nos désirs interdits, et notre conscience, elle, est donc structurée par l’éducation que nous avons reçue.

La notion d’inconscient pose les problèmes suivants :
– est-ce que l’inconscient existe vraiment ? Quelle est la valeur de cette hypothèse de psychologue ?
– L’idée d’inconscient ne remet-elle pas en cause l’idée de liberté, l’idée que nous sommes des sujets responsables de nous-mêmes ?

 

L’inconscient renvoie à l’idée que, au-delà du fait que je pense, « ça pense en moi ». la pensée serait donc en fait plus vaste que la conscience, le psychisme humain ne se limiterait pas à l’expérience consciente. 4 faits observables nourrissent cette hypothèse : les rêves, les actes manqués, les lapsus, et les symptômes de certains troubles psychiques (névroses).

Ces pensées inconscientes sont en fait essentiellement des désirs inconscients, des désirs qui ont été éprouvés par l’individu, mais qui ont été refoulés dans les profondeurs de son psychisme parce qu’ils ont été marqués d’interdit.

L’inconscient serait-il alors un autre moi caché en moi et qui pourrait éventuellement pendre l’avantage sur moi et me posséder ? Pas tout à fait, car l’inconscient n’est pas une personne, il n’est pas centré autour d’un « Je », unitaire. Il s’agit moins d’un être que d’un ensemble disparate de pulsions refoulées.

Par contre l’idée qu’il pourrait me « posséder » ne doit pas être écartée. En effet, si les refoulements qu’a subi l’individu sont excessifs, il y a trop de pulsions frustrées en lui, et elles vont ainsi créer une pression qui finira par s’exprimer dans la vie consciente, sous la forme d’angoisse, de phobies, d’obsessions, et autres symptômes névrotiques.

LISTE DES CONCEPTS ESSENTIELS

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