justice

Situation dans laquelle chacun est à la place qui convient.

Activité par laquelle chacun est mis à la place qui convient.

Le concept de justice renvoie donc à l’idée d’un ordre profondément positif, une harmonie, et à l’activité qui organise cette harmonie. La complexité de cette définition si simple en apparence se révélera si on analyse l’allégorie de la justice: une femme aux yeux bandés tient dans une main une balance, et dans l’autre une épée.

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Cully_-_Fontaine_de_la_Justice_-_juillet_2019_-_04.jpg

Le symbole de la balance semble renvoyer à l’idée d’égalité. Ce qui est juste, fondamentalement, ce serait l’égalité. Mais la balance est un symbole plus complexe. Elle mesure, et sert à établir la mesure de chaque élément, et la place qu’il doit occuper dans le système.

Notre conception de la justice est humaniste. Elle affirme que chaque être humain constitue un plateau de la balance. Ainsi, la balance tenue par le chef de l’Etat Français est une balance à 60 millions de plateaux !

La justice a les yeux fermés, cela signifie qu’elle est impartiale. Une décision juste est une décision qui refuse de privilégier tel ou tel, ne fait aucune préférence. Toute son attention est contenue dans la main qui mesure.

 

Ici l’épée n’est pas un symbole destructeur, mais créateur. Elle ne perce pas, elle tranche. Elle ne détruit pas, elle départage. L’épée est ici celle du souverain, qui dit la loi, et juge selon la loi. Par là

  • il organise la société
  • il tranche les différends, les conflits.

Dans d’autres allégories de la justice, la main ne tient d’ailleurs pas une épée, mais un livre, le code des lois.

Il y a trois grandes questions de justice

  1. qui vaut la peine d’être respecté ? Qui doit être considéré comme un être ?
  2. quelle doit être la position de chacun dans l’ensemble ? Quelle part des biens et des honneurs doit être distribuée à tel ou tel ?
  3. la dernière grande question de justice est celle de la justice correctrice: qu’est-ce qu’une juste punition lorsque quelqu’un a enfreint les lois de justice ?

Les deux premières questions de justice renvoie à l’organisation générale de la société. Dans une société strictement humaniste, la réponse à la question 1) est “tous les humains, et seulement les humains”. Dans une société raciste stricte (comme le IIIème Reich), la réponse est “seulement les humains de telle race”.  La dernière grande question de justice ne porte pas sur l’établissement de la justice, mais sur son maintien.

Etymologiquement, le mot justice est formé à partir du latin « jus », le droit.

Donc, en ce sens étymologique, la justice, ce serait ce que dit le droit, c’est-à-dire la loi instituée par l’État dans lequel on se trouve.

Sauf que ce n’est pas si simple, puisque l’histoire nous montre des cas où la loi (le droit, la légalité) n’est pas justice (légitimité). Par exemple les lois discriminantes (apartheid en Afrique du Sud, statut des juifs dans le IIIème Reich, etc.) Donc la justice ne peut être définie par la loi. Elle n’est pas la loi, elle est ce que la loi doit viser.

La justice représente alors l’organisation harmonieuse de la société où chacun est à la place qui lui convient. La première question de justice est donc

  1. qui doit-être pris en compte ? Qui est digne d’être reconnu comme un être à part entière ? En répondant à cette question, on détermine la distinction entre les personnes et les biens.

  2. Comment devons-nous régler la vie sociale (par quelles lois ?) afin de créer les conditions d’un ordre social harmonieux. Faut-il nécessairement s’en tenir à une stricte égalité, ou devons-nous reconnaître que l’inégalité est préférable dans certaines situations (et la justice prend alors le nom d’équité).

LISTE DES CONCEPTS ESSENTIELS

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