Faculté de comprendre, élaborer et exprimer des pensées au moyen de structures symboliques formant système entre elles.
On appellera langue chacun de ces systèmes, signe linguistique chacune de ces structures, et parole la mobilisation de cette faculté par un individu particulier
Le langage, semble assez facile à identifier : on en trouvera le contenu dans un dictionnaire, c’est l’ensemble des mots, c’est la langue, le français, l’espagnol. De ce point de vue, on pourrait rapprocher le langage et la technique : de la même manière que j’utilise des outils pour fabriquer les choses qui me sont nécessaires, j’utilise les mots pour communiquer avec mes semblables. Mais il y a une différence fondamentale entre une langue maternelle et la technique : je peux laisser mes outils dans leur tiroir, par contre, il n’y a aucune étagère, aucun buffet dans lequel je range mes mots. Ils sont là, avec moi, tout le temps.
Et même lorsque je me tais, même lorsque je me contente de penser, seul avec moi-même, ce sont encore des mots qui me permettent de distinguer mes pensées, de construire mes raisonnements.
En ce sens on pourrait dire que le langage est beaucoup plus qu’un outil de communication : il est consubstantiel à la pensée, à la conscience humaine. Pour parler, il faut penser, mais l’inverse aussi est vrai, pour penser, il faut parler. Le langage, c’est la faculté de déployer sa pensée en se servant d’un système de signes, une langue.
Et l’animal alors ? Ne peut-on pas dire que lui aussi a un langage ? Effectivement l’animal communique avec ses semblables, et de manière très précises : les abeilles, par leur danse, indiquent à leurs congénères les sources de pollen qu’elles ont trouvées, précisant la direction, la distance, la quantité de nourriture découverte. Les fourmis, par le contact de leurs antennes, échangent elles aussi des messages sur les nourritures, les menaces, etc… Beaucoup d’animaux se transmettent des informations, mais cette communication se limite toujours à la satisfaction des besoins biologiques immédiats. Il s’agit de nourriture, de menace, de reproduction. C’est pour cela que l’on dit que les animaux n’échangent pas vraiment des signes, mais seulement des signaux. C’est un peu caricatural, mais ça a le mérite de la simplicité : ils signalent aux autres une situation en cours de déroulement. Leur mode de communication consiste toujours à relier, par le signal, un besoin biologique (survivre, se nourrir, se reproduire) et la réalité (il y a une menace, de la nourriture, un partenaire disponible).
En quoi sommes-nous si différents ? Nous aussi nous échangeons des phrases comme « si tu veux manger, il y a du pain dans le frigo », ou, tout simplement « attention, ne traversez pas maintenant, une voiture arrive ». Nous aussi, nous échangeons des signaux. Mais nous allons beaucoup plus loin : regardez vous, à ce moment présent. Vous êtes en train de lire un article. Mais est-ce parce que vous avez faim, froid, soif, besoin de vous reproduire ? Non, n’est pas ? Vous n’êtes pas motivé dans votre lecture par un besoin biologique immédiat. Et par ailleurs, ces lignes que vous lisez ne vous indiquent ni une source de nourriture, ni une menace… alors que se passe-t-il actuellement entre votre esprit et le mien ? Nous échangeons des signes par lesquels je vous invite à ouvrir les yeux sur la réalité, sur cette partie de la réalité qu’on appelle le langage. Voilà toute la puissance du langage humain : grâce à lui, notre pensée se libère de la préoccupation immédiate des besoins vitaux, et s’ouvre sur la réalité en général. Grâce aux mots, nous ne nous contentons pas de gérer les situations qui se présentent, nous nous représentons le monde.
Il y a donc un lien étroit entre le langage et la culture : si nous ne sommes plus des êtres naturels, instinctifs, c’est parce que nous avons développé une culture. Mais cette culture ne peut se développer que parce que nous parlons. C’est la parole qui permet d’enseigner aux enfants les règles à suivre pour agir, les connaissances et les croyances de leur société, les techniques, etc… Le langage est le vecteur de la culture.
Parmi tous les sujets de bac qui peuvent tomber autour de la notion du langage, tous renvoient aussi à d’autres notions:
1./ Le langage et la vérité: est-ce que, lorsque je parle, je parle de la réalité ? Est-ce que le langage me permet d’atteindre la vérité. Pour traiter ce type de sujets, il faut relier votre cours sur le langage à votre cours sur les notions “la raison et le réel“, “la vérité”, “l’interprétation”.
2./ Le langage et le rapport à autrui, la question de la communication: est-ce que, lorsque je parle avec autrui, je le fais pour dialoguer avec lui, ou bien pour le manipuler, voire le soumettre et le dominer ? Pour traiter ce type de sujets, il faut relier votre cours sur le langage à vos cours sur les notions “autrui“, “la morale“, “la politique“.
3./ le langage et mon rapport à moi-même, la question de la parole: est-ce que, lorsque je parle, c’est bien moi qui parle ? Est-ce que mes paroles reflètent ma pensée, ou bien au contraire ça parle en moi sans que j’ai une maîtrise absolue sur mes paroles ? Pour traiter ce type de sujets, il faut relier votre cours sur le langage à vos cours sur les notions “la culture“, “la conscience“, “l’inconscient“.
« fonction d’expression verbale de la pensée, soit intérieure, soit extérieure ».
Cette fonction présente dans toute l’humanité prend cependant, pour chaque peuple, une forme particulière, celle de la langue.
Langue : « système d’expression verbale de la pensée comportant un vocabulaire et une grammaire définis, relativement fixes, constituant une institution sociale durable, qui s’impose aux habitants d’un pays, et demeure presque complètement indépendante de leur volonté individuelle »
Le langage est donc la faculté qui permet à l’humain de développer une langue, soit un système de symboles qui le rend capable de se construire une représentation générale du monde et de développer ainsi
la connaissance de soi
le rapport aux autres
la connaissance de la réalité.
Ce système s’impose à la pensée humaine individuelle et la rend possible. En ce sens la réalité humaine est une réalité instituée