travail

Effort qui est produit afin de parvenir à un résultat.

Dans ce cadre général, on s’intéressera particulièrement à cet effort lorsqu’il prend la forme d’une production, soit un effort de transformation de la nature en vue d’en obtenir quelque chose d’utile et de profitable.

Une des étymologie supposée de ce mot est le latin tripalium, désignant à la fois un instrument de torture et un outil destiné à maintenir la patte du cheval quand on lui pose les fers. Ainsi, il est de notoriété générale que le travail n’est pas un plaisir. En effet, la langue française a choisi d’exprimer une certaine douleur en utilisant ce mot pour décrire cette activité particulière de l’être humain. Par exemple, le mot « labeur » aurait été plus neutre, sans pour autant que disparaisse

copyright Sebastiao Salgado

l’expression de la peine, mais il était destiné à la seule peine des champs, le labour. Cette impression de pénibilité du travail est confirmée dans les enseignements de la Genèse, et dans le mythe de Pand

ore: le mot « travail » dit la nostalgie d’une adéquation paresseuse des êtres humains à leur environnement, quand il se résumait à un jardinage paradisiaque.

Cependant, le travail ne représente pas une simple torture. Il s’agit en fait également d’une torsion (comme par exemple lorsque l’on travaille le métal) faite à la nature comme à la nature humaine. Le travail, c’est l‘effort productif par lequel l’être humain satisfait ses besoins et ses désirs pour conserver son organisation menacée par la loi destructrice de l’entropie. Mais, par cet effort de production, l’être humain transforme les matières naturelles en vue de leur donner une forme consommable. Autrement dit, l’impact fondamental que l’être humain a sur la nature lorsqu’il travaille, c’est qu’il nie ses formes pour la considérer seulement comme un réservoir de matière et d’énergie. Le rapport de l’homme à la nature, dans le travail, est donc un rapport d’arraisonnement (l’être humain soumet la nature à sa propre logique, à sa propre raison).

Sans en prendre conscience, l’être humain est lui aussi modifié par le travail, c’est notamment le cas, comme l’affirme Marx, avec l’exploitation. En effet, depuis la sédentarisation de notre espèce et le début de l’agriculture, il y a environ 10 000 ans, des appropriations privées de la terre et des récoltes sont apparues. La propriétés privée est à la base de l’exploitation dans toutes les sociétés. Les propriétaires des moyens de production, en voulant générer le maximum de profits, de rendements, de richesses, de bénéfices, ont commencé à considérer les travailleurs simplement comme des outils, de simples moyens. De plus, des superstructures sociales, sous la forme d’institution sociales telles que l’État ou la religion, ont permis de masquer ou d’organiser légalement cette exploitation, sans que la classe ouvrière exploitée puisse protester. En ce sens, Marx parle d’aliénation: le travail, sous cette forme, enlève à l’être humain son humanité.

activité humaine de production des biens et des services utiles à la perpétuation d’une société. Cette production suppose une confrontation avec la nature, qui est appréhendée comme un stock de ressources à transformer pour construire le monde humain.

1- Travailler c’est avant tout se dépenser pour assurer non seulement la survie, mais l’épanouissement de la vie humaine. Cette activité suppose un effort, une dépense d’énergie.

2- Elle suppose aussi, contrairement au travail animal, une planification consciente, un projet.

3- cet effort et ce projet vont s’appliquer à la nature, pour la transformer, et ainsi obtenir d’elle ce qu’elle ne nous aurait pas donné sans nos efforts.

4- mais la finalité, le but de tout ce processus, c’est de servir l’épanouissement humain.

De cette définition ressortent deux grands problémes :

  • le travail permet-il vraiment l’épanouissement de l’être humain ?

  • Le travail peut-il continuer à voir la nature comme un simple stock de ressources à exploiter ?

article rédigé par Vincent Quatrehomme en 2014

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